Le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat face aux députés.
(Ouagadougou, mardi 7 janvier 2025) Le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Monsieur Serge Gnaniodèm PODA a répondu ce mardi à une question orale avec débat lors d'une séance plénière de l’Assemblée Législative de Transition.
Les modalités de fixation des prix des produits de première nécessité face à la hausse permanente des prix desdits produits ainsi que les mesures prises par le gouvernement pour empêcher la flambée des prix sur le marché ? a été la question soulevée par l’honorable député Kanibé TUINA.
Avant d’apporter des éléments de réponse, le ministre Serge Gnaniodèm PODA a tenu à rappeler que la hausse des prix est dû à des facteurs endogènes et exogènes.
Les facteurs endogènes sont entre autres :
- L’impact de l’insécurité sur la production agricole dans certaines régions du pays (Région de la Boucle du Mouhoun, de l’Est etc.) réputées greniers de notre pays ;
- Les difficultés d’accès à certaines zones à fort défis sécuritaires dans le cadre de l’approvisionnement de ces zones.
A cela s’ajoute le non-respect de la règlementation par certains commerçants véreux se traduisant par :
- La non délivrance de factures conformes ou normalisées, le non-respect des taux de marge ou taux de marque bloqués et le non-respect des prix, du poids, de la qualité et de la publicité des prix des produits de grande consommation définis par voie règlementaire ;
- La rétention des céréales locales par certains producteurs et /ou commerçants notamment, le niébé, le maïs, le sorgho et le mil à des buts de spéculation ;
- Les sorties frauduleuses des céréales malgré les mesures de suspension mises en place par les autorités.
Pour ce qui est des facteurs exogènes on peut citer :
- La dépendance de notre pays vis-à-vis de l’extérieur, c'est-à-dire l’importation constante et considérable (volume) des produits de grande consommation ;
- La restriction des exportations des produits de grande consommation par certains pays au profit de leurs consommations intérieures comme c’est le cas actuellement pour le riz et l’huile ; ce qui entraine un déficit desdits produits sur le marché national et par voie de conséquence une flambée de leurs prix.
En effet, les mauvaises campagnes agricoles dans les pays asiatiques, l’Inde, l’Indonésie et dans certains pays voisins tels que le Togo et la Côte d’Ivoire ont occasionné des restrictions des exportations de produits jugés stratégiques dont le riz et l’huile de palme dans notre pays.
- Les tensions géopolitiques marquées par la guerre en Ukraine et les conflits au Proche-Orient (la guerre entre l’Israël et la Palestine ou la guerre des Houthis). A titre illustratif, la guerre Israélo Palestinienne a entrainé un prolongement de l’itinéraire des bateaux qui a impacté le coût du transport maritime qui passe de 3000$ à 15 000$ ;
- La hausse du cours du dollar qui est passé entre août et septembre 2024 de 556,5 FCFA pour atteindre 642 FCFA.
Le ministre a précisé que, selon l'article 4 de la loi 016-2017/AN du 27 avril 2017 portant organisation de la concurrence au Burkina Faso, "les prix des produits, des biens et des services sont libres sur toute l’étendue du territoire national et déterminés par le seul jeu de la concurrence." Toutefois, l'article 5 de la même loi autorise le ministre chargé du commerce, après avis de la Commission nationale de la concurrence et de la consommation (CNCC), de réglementer les prix des produits de grande consommation ».
Il a également mentionné que la fixation de prix d’un produit ou d’un service n’est possible que si ce produit ou service figure au préalable sur la liste des produits, biens et services soumis à la règlementation des prix fixés par un arrêté Ministériel. Ainsi, l'arrêté N°2024-00521/MICA/SG/DGC du 13 décembre 2024 répertorie 27 produits alimentaires et non alimentaires soumis à une réglementation des prix, parmi lesquels figurent le riz, l’huile, le lait, le sucre, les céréales, les matériaux de construction, les produits pharmaceutiques, les intrants agricoles, les produits phytosanitaires et les fournitures scolaires.
Lors des échanges qui ont suivi l’exposé, plusieurs députés ont soulevé des questions spécifiques auxquels le ministre a énuméré plusieurs actions déjà entreprises pour atténuer la hausse des prix des produits de grandes consommations.
Le ministre a conclu en appelant la population à respecter les prix réglementaires et à signaler tout commerçant en infraction via les numéros verts (80 00 11 84 / 80 00 11 85 / 80 00 11 86). Il a également insisté sur l’importance de la solidarité nationale pour faire face aux défis actuels, tout en réaffirmant la détermination du gouvernement à protéger le pouvoir d’achat des citoyens.
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